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25 mars 2012

De la quoi ? De la phosphatidylcholine....

De la quoi ? De la phosphatidylcholine....:
Comme tout le monde, j’aime beaucoup aller au restaurant. Autant j’aime passer des heures dans ma cuisine à préparer de nouvelles recettes, autant j’aime prendre le temps de passer un bon moment à une bonne table, juste en profitant de l’ambiance et de la qualité des produits et des recettes présentées. 

J’aime aussi voir et tester des techniques qu’en tant qu’amateur, je ne maîtrise pas dans ma cuisine : cuisson sous vide et basse température pour des poires à botzi qui en ressortent sublimée chez Pierrot Ayer, complexité et travail d’orfèvre dans les assiettes de Didier de Courten, magie de la rencontre entre une cuisine française et les saveurs exotiques chez William Ledeuil, excellence au niveau des desserts et choix gargantuesques de mignardises chez Etchebest, bref la liste est longue. 

J’ai toujours étais impressionné lorsque une assiette arrivait encore fumante avec une superbe écume…et j’ai bien entendu déjà essayé de reproduire ceci chez moi…sans trop de succès je dois l’avouer. Je suis bien entendu allé  voir sur internet et lorsque l’on rentre les mots clé « comment faire une écume », vous tombez toujours sur la même chose : lécithine de soja…. Ingrédient simple en soi, mais qui ne se trouve pas au magasin du coin. 

Par contre, le biochimiste que je suis sait que la lécithine sait que la lécithine n’est rien d’autre que le nom commun de la phosphatidylcholine,  un lipide de la classe des phosphoacylglycérols. Sa propriété émulsifiante réside dans le fait qu’il contient une partie hydrophile (la choline et le groupe phosphate) et une partie hydrophobe avec  les acides gras (qui n’aime pas l’eau). Tout ceci ne m’aide pas vraiment me direz-vous…en fait, cet aspect chimique non, mais saveur qu’on retrouve beaucoup de lécithine dans certains tissus oui ! C’est le cas dans le cerveau, qui n’est d’aucune aide ici, mais c’est aussi le cas du jaune d’œuf, nettement plus pratique à utiliser en cuisine ! 
Il fallait absolument que je teste la chose avec une recette de mise en bouche !  
Tartare de thon aux noisettes et thon mi- cuit, écume aux saveurs exotiques
 ------ Ingrédients (4 pers. ) -------

1 tranche de thon (albacore*)

1càs Huile de noyau de pruneau (ou huile de noisette et un peu de fève tonka)
Huile d’olive

Amandes effilées grillées
Sel, poivre

Beurre à rôtir

2dl de lait
1 morceau de gingembre râpé grossièrement
2 bâtons de citronnelle
1 jaune d’œuf (ou 1.5g de lécithine de soja)

Sel et poivre
Piment d’Espelette


*Le thon rouge étant une espèce en voie de disparition, je n’utilise que du thon albacore, disponible dans les magasins suisses à la Coop, Migros ou Manor. 

---------- Choix/proposition du vin----------
Je vous propose d’accompagner cette mise en bouche avec un vin blanc, un Heida. Quand on parle de Païen (Heida dans le Haut-Valais) il s’agit du nom valaisan donné au vin blanc issu du cépage Savagnin, également nommé Traminer. Son vin offre une palette d’agrumes et de fruits exotiques ; sa bouche est de belle longueur et allie vinosité, vivacité tonique et structure. Il se déguste aussi bien jeune qu’après quelques années de cave. J’ai opté pour un Heida 2010 de Provins dans sa jolie gamme Maître de Chais
---------- Préparation ----------
Temps de préparation :20min
Temps de cuisson : 2 min
Temps de repos: 45min

Pour le tartare : Découper la tranche de thon en 2 parts égales. Détailler en petits cubes une partie pour le tartare. Dans un bol, mélanger le tartare avec les es amandes grillées, l’huile de pruneau et l’huile d’olive (selon vos goûts) puis rectifier l’assaisonnement. Réserver dans un récipient hermétique au frigo. Dresser au dernier moment. 

Pour le mi- cuit : Dans une petite casserole, faire chauffer le lait avec le gingembre et la citronnelle écrasée, fendue en 2 et émincée. Porter à ébullition puis laisser infuser 15min hors feu. Filtrer à travers une passoire fine. Transvaser le tout dans un récipient assez étroit, le plongeur (lame pour émulsion ou lame pour réduire en purée) d’un mixer doit être complètement immergé. Ajouter l’équivalent de 3 pointes de couteau de jaune d’œuf puis bien mélanger. Transférer le tout dans un bol plus grand (grande surface) et aérer le mélange à l’aide du mixer. Une écume doit se former à la surface du bol. 

Faire chauffer un peu de beurre à rôtir dans une poêle, y faire revenir le thon sur chaque face pendant 1min (pas plus). Trancher en petits cubes, dresser dans des cuillères apéritives un fond d’écume, le morceau de thon mi- cuit et un peu de piment d’Espelette. Déguster sans attendre. 
Bon appétit!   
 Une mise en bouche simple, mais efficace ! J’aime beaucoup le contraste entre les 2 cuillères. L’écume s’est bien tenue, aucun problème ! Une bonne alternative à la lécithine de soja plus difficile à trouver !

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